Tout savoir sur la fasciite plantaire – deuxième partie
Dernière mise à jour : 7 sept. 2022

Dans la première partie de cet article (que vous pouvez consulter ICI) nous avons discuté de la fasciite plantaire. Cette condition répandue se caractérise par des douleurs au talon, généralement plus présente en début de journée mais pouvant souvent persister pendant plusieurs mois. Voici maintenant le temps d’aborder les différentes solutions qui s’offre à la personne confrontée à ce désordre musculosquelettique commun.
En faisant une recherche rapide sur internet incluant les mots-clefs ‘’fasciite plantaire’’ et ‘’traitement’’, nous pouvons prendre la mesure de toute la variété de méthodes qui existent pour soulager les inconforts liés à la fasciite. Parmi celle-ci, on retrouve les étirements, le massage, les orthèses, les injections, les thérapies au laser, le ‘’taping’’ et bien d’autres choses encore. Mais que connait-on réellement sur l’efficacité de toutes ces méthodes ? Parmi les approches offertes, lesquelles disposent du meilleur bagage scientifique pour prouver leurs résultats ? Quelles approches présentent les meilleurs taux de succès et les plus faibles risques ? Examinons chacune d’entre elle plus attentivement.
Injections de corticostéroïdes

Les injections de corticostéroïdes, de puissantes molécules anti-inflammatoires, sont utilisées en médecine pour soulager les gens atteint de fasciite plantaire depuis les années 1950. Elles sont peu dispendieuses, relativement simples à administrer et procurent parfois un soulagement rapide. En revanche, certains effets secondaires sont connus, tels que l’atrophie du tissues graisseux protecteur qui recouvre le talon, ainsi que la rupture du fascia plantaire, une problématique nécessitant un temps de guérison souvent de plusieurs mois. Deux études récentes ont montré que l’incidence de rupture du fascia plantaire se produisait entre 2.5 et 6.7% des cas (Kim et coll. 2010, Acevedo et coll, 1998). La rupture semble plus probable si le sujet présente un surpoids et reçoit plus d’une injection (2.6 en moyenne).
Suite à l’injection, des soulagements de la douleur à court terme, en générale d’une durée de 1 à 3 mois, sont rapportés (Buchanan et coll. 2019, Ball et coll. 2013). Il semble que l’injection de cortisone puisse avoir sa place dans une stratégie à court terme, avec peu de différence entre le type de corticostéroïde utilisé.
Cependant, deux revues systématiques de la littérature ont échoué à démontrer des bénéfices cliniques de l’utilisation d’infiltration de cortisone pour soulager à long terme les patients souffrant de fasciite plantaire persistante (Karl et coll. 2008, Kumar et coll. 2011). Cela tombe sous le sens, car l’inflammation est souvent une composante moins importante pour de nombreuses douleur musculosquelettique de nature persistante.
Selon l’avis du podiatre américain Simon Bartold, l’injection de corticostéroïde ne serait pas l’intervention à prioriser puisqu’elle présente des risques pour la santé et pourrait contribuer à affaiblir la structure cartilagineuse, surtout lorsqu’utilisée à répétition (Yusuf et coll, 2008). D’autres modalités, comme nous le verrons plus loin, présentent moins de risques tout en étant susceptibles d’apporter davantage de bénéfices.
Orthèses plantaires

Une recherche intéressante a comparé 113 personnes souffrant de fasciite plantaire depuis plus de 4 semaines (Buchanan et col. 2019). Les individus ont été assignés à deux groupes différents. Le premier groupe s’est vu remettre une orthèse plantaire préfabriquée personnalisée pour soulager ses symptômes tandis que le second recevait une injection de corticostéroïde dans le fascia plantaire. On a comparé l’évolution de leur douleur auto-rapporté sur une période de 12 semaines.
4 semaines après le début du traitement, le groupe ayant reçu l’injection de corticostéroïde a obtenu des résultats supérieurs sur l’amélioration de leurs symptômes. 8 semaines après l’intervention, les niveaux de douleur auto-rapportée étaient similaire dans les deux groupes. À 12 semaines, c’est le groupe utilisant l’orthèse qui montrait le plus d’améliorations.
Il semble donc que l’utilisation d’orthèse plantaire pour les gens souffrant de fasciite puisse être bénéfique, mais que les effets mettent un peu plus de temps à se manifester que pour les injections.
Quant au port d’orthèse plantaire dans le but de prévenir l’apparition de la condition, selon le médecin, physiothérapeute et chiropracticien québécois Simon Benoit, la littérature scientifique ne dispose pas de suffisamment de preuves pour soutenir cette approche à l’heure actuelle.
Laser
Il s’agit de l’utilisation de lumière infra-rouge dans le but d’améliorer la guérison tissulaire, réduire l’inflammation et soulager les douleurs aiguës et persistantes. Certaines recherches préliminaires ont montré des effets intéressants sur les animaux (Casalechi et coll 2013, De Jesus et coll. 2014). Cependant, comme c’est souvent le cas, ces résultats ne sont peut-être pas directement transférables chez les êtres humains. Actuellement, le degré de preuve pour ce type de traitement est encore insuffisant pour avancer que le laser est efficace hors de tout doute ou supérieur à une modalité déjà existante. Selon l’avis du Dr.Bartold, d’autres types d’interventions moins couteuse et plus simple existe déjà.
Thérapie par ondes de choc radiales

La thérapie extracorporelle par ondes de choc radiales est utilisée en physiothérapie pour certaines conditions persistantes. Selon PCN Physio : ‘’Les ondes de choc radiales sont des percussions acoustiques de haute énergie. Elles sont transmises à travers la surface de la peau radialement (de façon sphérique) dans le tissu humain. L’organisme réagit en augmentant l’activité métabolique à la zone douloureuse ce qui stimule et accélère le processus de guérison’’.
Deux méta-analyse de la littérature récentes en provenance de Chine ont permis de mettre en lumière que cette modalité performe mieux pour soulager la douleur liés aux fasciite plantaires de plus de six mois, que l’utilisation de laser, d’ultrasons guidés au pulsomètre ou non, que la neurostimulation non invasive, ou que les ondes de choc intra