Épicondylite : venir à bout de la tendinite du coude
- Nicolas Blanchette, Ost, B.sc kin
- 1 oct.
- 6 min de lecture
Les tendinopathies du coude sont des pathologies musculosquelettiques désagréables et malheureusement fréquentes. En effet, on estime que 1 à 3% de la population adulte en souffrirait actuellement. La prévalence de cette pathologie est plus élevée chez les personnes âgées de 30 à 50 ans.
Elle touche davantage les personnes qui pratiquent des activités impliquant des mouvements répétitifs du coude, comme certains sports tel que le tennis et le golf. Les personnes qui occupent un emploi nécessitant des travaux manuels ou des gestes répétitifs sont plus susceptibles de développer cette condition. Cette pathologie est, la plupart du temps, identifiée sur la base d’un examen clinique uniquement. Afin de préciser le diagnostic, l’échographie peut être utilisée.
Les deux formes de tendinopathies du coude les plus fréquentes sont l’épicondylite latérale et l’épicondylite médiale. Toutes deux impliquent l’irritation d’un ou de plusieurs tendons issus des groupes musculaires s’insérant sur le coude. Le groupe des muscles extenseur, qui permet de redresser les doigts et le poignet, s’insère sur la partie latérale de l’humérus.
Lorsque le site de douleur se trouve sur la pointe extérieure du coude (du même côté que le pouce quand la paume est tournée vers le plafond) on parle d’épicondylite latérale, fréquemment aussi appelé tennis elbow. Lorsque le site problématique se trouve sur la pointe interne (du côté du petit doigt, toujours la paume vers le plafond), il s’agit d’une épicondylite médiale, aussi surnommée golf elbow. Il est possible d’avoir les deux formes de tendinites en même temps.
Signes et symptômes
La douleur ressentie est habituellement sourde et lancinante au repos. Elle devient plus intense lors des activités qui sollicitent la musculature du tendon concerné, comme par exemple, tenir un objet à bout de bras, agripper fermement, écrire avec un stylo ou à l’aide d’un clavier. Lorsque les limitations persistent longtemps, on peut perdre de l’endurance pour les tâches nécessitant l’avant-bras et la main. Il est habituellement possible de reproduire la douleur en appuyant tout près de la pointe du coude latérale ou médiale, là où le tendon s’insère sur l’os.
Développement de la pathologie
La genèse de cette blessure est souvent associée à un déséquilibre entre, d’une part, une sollicitation excessive de la musculature qui contrôle le poignet et les doigts et/ou d’autre part, une capacité de récupération compromise de la personne qui développe ce trouble. Des efforts trop intenses ou trop prolongés dans le temps sont souvent responsables de l’apparition initiale de l’épicondylite.
Toutefois, peut-être paradoxalement, la littérature révèle que, solliciter trop peu l’articulation est aussi un facteur de risque de développer cette tendinopathie ! Comme les autres tendinites, il est aussi possible de développer une épicondylalgie en raison de facteurs métaboliques liés aux habitudes de vie telle que la sédentarité. Bref, quand il s’agit d’exercices, trop, c’est comme pas assez !
Vous êtes thérapeutes manuel(le)s et/ou professionel(le) de l'exercice ?
Découvrez notre série de formations continues avancées
Prise en charge
Même si l’épicondylite est fréquemment retrouvée, c’est aussi un problème qui se soigne généralement bien pourvu qu’on adopte les bons comportements et que l’on fasse preuve d’un peu de patience ! Les études récentes révèlent qu’environ 80% des gens récupéreront complètement avec des modalités conventionnelles comme la gestion des activités aggravantes et la réalisation d’exercices. En règle générale, plus la pathologie perdure dans le temps, plus cela peut prendre de temps pour la désamorcer. Par exemple, la forme aiguë prendra environ 6 à 12 semaines à guérir, tandis que la forme persistante peut prendre entre 3 et 6 mois pour constater des améliorations significatives, selon les recherches.
Commencer par gérer la douleur
Initialement, plusieurs modalités peuvent être utilisées pour nous aider à mieux gérer la douleur. Parmi celle-ci, on retrouve l’application de chaleur ou de froid, la prise de médicaments (acétaminophène ou anti-inflammatoire non stéroïdiens) ou l’application de crèmes analgésiques, le port intermittent d’un bracelet épicondylien, la réalisation d’exercices isométriques (contractions contre un objet immobile), les thérapies manuelles (massage, ostéopathie, etc.) ou l’acupuncture.
Également, si vous constater que certains gestes en lien avec votre travail ou la pratique d’un sport ont tendance à aggraver vos symptômes, il faudra songer à réorganiser votre horaire, votre environnement de travail ou votre intensité à l’entraînement pendant la période de guérison. Dans de rares cas aiguës, l’injection de cortisone peut aussi être employée pour calmer les symptômes.
Puis, renforcer graduellement les tendons
Il s’agit d’une étape-clé pour se rétablir d’une tendinite du coude. Une fois la douleur initiale bien gérée, il est important de s’impliquer dans son reconditionnement. En effet, une étude a montré qu’une combinaison de thérapie manuelle (par exemple, le massage des muscles s’attachant au coude) et d’exercices de renforcement graduel réalisées à la maison permet d’augmenter les chances de résolution du problème et d’améliorer la gestion de la douleur et la fonctionnalité chez les gens qui ont une épicondylite.
Même si les mécanismes physiologiques exacts derrière ces améliorations sont encore mal compris, réaliser des exercices de renforcement graduel demeure peu couteux tant en temps qu’en argent, ce qui en fait un outil thérapeutique fort intéressant.
En général, on devrait commencer à réaliser des exercices de renforcement lorsque la douleur au repos a disparue (ou faible) et que la douleur en réalisant les exercices demeurent bien gérable (par exemple, pas plus haut que 3 sur 10 sur une échelle d’intensité de la douleur). Les exercices de renforcement, lorsque fait avec suffisamment d’intensité (assez pour créer de la fatigue), devraient être réalisées environ 3 fois par semaine ou 1 fois tous les 3 jours.
En effet, une étude récente a démontré qu’un tendon peut mettre jusqu’à 72 heures à récupérer après une sollicitation importante par l’exercice.
La sélection d’exercice sera différente selon si l’on cherche à se rétablir d’une épicondylite latérale ou médiale. Pour la première, ce sont les tendons des extenseurs qu’il faudra renforcer très graduellement. Pour ce faire, des extensions des poignets avec de petits poids libre ou encore des extensions des doigts avec un élastique conçu à cet égard sont souvent les exercices les plus utiles.
Quant à l’épicondylite médiale, elle nécessitera un renforcement des muscles responsables de fléchir le poignet et de serrer les doigts. Des poids libres et des poignées pour travailler votre force de préhension pourront vous aider à vous rétablir.
Dans les deux cas, il est très important d’augmenter très graduellement le nombre de répétitions réalisées et les charges utilisées afin de renforcer les tendons tout en continuant de contrôler la douleur. Il est normal que vos symptômes augmentent légèrement après avoir réalisé une séance d’exercice.
Toutefois, ces derniers devraient revenir au niveau de base dans une période inférieure à 24 heures. Si ce n’est pas le cas, c’est probablement un signe que l’intensité des exercices est trop élevée pour le moment. Ne vous découragez surtout pas. Diminuer un peu le nombre de répétitions ou la charge et recommencer lorsque la douleur sera de retour au niveau de base.
Il peut être utile de rencontrer un physiothérapeute ou un kinésiologue pour nous aider à paramétrer adéquatement les exercices.
Persévérer et surtout ne vous découragez pas !
La patience est de mise avec la majorité des cas d’épicondylalgies. Les recherches récentes mentionnent que le temps de guérison vari beaucoup parmi la population. Par exemple, une étude de 2022 a permis de montrer que, à chaque tranche de 3 mois, 50% des gens souffrant d’épicondylalgie rapportent une résolution complète ou des améliorations marquées de leurs symptômes.
C’est-à-dire, après 3 mois, 50% des gens rapporteront aller beaucoup mieux. 3 mois plus tard, 50% des gens qui n’ont pas eu d’améliorations la première fois rapporteront à leur tour des améliorations… et ainsi de suite. Après 1 an, 90% des gens étaient complètement libres de tous symptômes (Ikonen et coll, 2022). Donc, oui, même si vous faites tout correctement, c’est normal si ça prend du temps. Il ne faut pas surtout pas se décourager.
Fait intéressant, une fois que l’épicondylite est complètement ‘’guérie’’, c’est-à-dire, que plus aucune douleur ou limitation n’est présente, un examen par échographie démontrera encore la même lésion sur le tendon que vue initialement. Autrement dit, la capacité fonctionnelle demeure, de loin, plus importante que l’aspect du tendon observé lors des examens médicaux.
Besoin d’un coup de main ?
Vous avez besoin d’aide pour vous remettre d’une épicondylite ou d’un autre trouble musculosquelettique ? Pour une approche humaine personnalisée, nos professionnel(le)s sont là pour vous aider !
Nicolas Blanchette pratique l’ostéopathie et la kinésiologie avec son équipe Ostéo-Solution sur la Couronne Nord de Montréal. Vous pouvez prendre rendez-vous directement en ligne.
Vous êtes thérapeutes manuel(le)s et/ou professionel(le) de l'exercice ? Découvrez notre série de formations continues avancées
Références
Gabbett TJ, Oetter E. From Tissue to System: What Constitutes an Appropriate Response to Loading? Sports Med. 2024 Nov 11. doi: 10.1007/s40279-024-02126-w. Epub ahead of print. PMID: 39527327.
Landesa-Piñeiro L, Leirós-Rodríguez R. Physiotherapy treatment of lateral epicondylitis: A systematic review. Journal of Back and Musculoskeletal Rehabilitation. 2022;35(3):463-477. doi:10.3233/BMR-210053
Lapner P, Alfonso A, Hebert-Davies J, Pollock JW, Marsh J, King GJW; Canadian Shoulder and Elbow Society (CSES). Nonoperative treatment of lateral epicondylitis: a systematic review and meta-analysis. JSES Int. 2021 Dec 18;6(2):321-330. doi: 10.1016/j.jseint.2021.11.010. PMID: 35252934; PMCID: PMC8888180.
Rahman Shiri, Eira Viikari-Juntura, Helena Varonen, Markku Heliövaara, Prevalence and Determinants of Lateral and Medial Epicondylitis: A Population Study, American Journal of Epidemiology, Volume 164, Issue 11, 1 December 2006, Pages 1065–1074, https://doi.org/10.1093/aje/kwj325
Great article on managing elbow tendinitis! The tips for exercises and rest to alleviate epicondylitis pain are spot on and practical. I’ve been researching health-related topics lately, and while browsing, I came across some interesting facts about Zach Roerig net worth pretty fascinating how celebrities manage their health and wealth! Thanks for sharing such valuable insights on recovery techniques. Keep up the informative posts!
Great article! Very helpful insights about recovery from epicondylitis the emphasis on gradual strengthening and patience really resonates. On a side note, for anyone balancing studies with rehab, I found that investing time in quality support like HND Assignment Help UK helped free up head-space for recovery.
Merci pour cet article ! Après des semaines de douleurs au coude dues à une épicondylite latérale (ou "tennis elbow"), j’ai consulté un ostéopathe pour un rééquilibrage musculaire et articulaire. En complément des séances, il m’a conseillé de prendre de la curcumine, un anti-inflammatoire naturel, et du collagène pour soutenir la récupération de mes tendons. Je continue avec ce produit : https://natetlab.com/
Résultat : en combinant ostéopathie, exercices de renforcement progressif et compléments alimentaires pour les tendons, j’ai enfin retrouvé une mobilité normale et une réduction significative de la douleur. Mon confort au quotidien s’est grandement amélioré, et je peux de nouveau pratiquer mes activités préférées sans crainte !
This article gave such a clear breakdown of epicondylitis and how patience and gradual strengthening can make recovery effective. It reminded me of how persistence is also key in academics sometimes. I’ve relied on Education assignment help from Affordable Assignments to balance workload while staying consistent in learning.