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Maux de tête : une approche individualisée



Les maux de tête, aussi appelés céphalées, constituent un problème très commun partout à travers le globe. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs estimé qu’environ 50% de la population adulte avait vécu un épisode douloureux au courant de l’année dernière. Pour les moins chanceux et chanceuses, des épisodes de maux de tête persistant plus de 15 jours affecteraient entre 2 et 4% de la population adulte mondiale. Les maux de tête peuvent devenir un véritable poison pour les personnes qui en souffrent. Les incapacités engendrées par ces troubles apportent souvent des inconvénients qui minent les sphères sociales, familiales, professionnelles et financière de ceux et celles qui en sont atteints. Les gens souffrant régulièrement de céphalées et de migraine sont aussi plus nombreux à vivre des problématiques d’anxiété et de dépression; un cercle vicieux qui amplifie souvent le phénomène de la douleur devenue persistante.

Tous les maux de têtes ne sont pas identiques : on recense plusieurs types de céphalées.

Parmi les plus fréquentes, on retrouve les céphalées de tension, les migraines, les névralgies occipitales et les céphalées par surconsommation de médicaments. De nombreux facteurs liés aux habitudes de vie peuvent influencer la fréquence et la sévérité des céphalées.

Les céphalées de tension

Aussi appelée céphalées cervicogéniques, c’est, de loin, la forme la plus fréquente. Ces céphalées touchent tout le monde, quoique plus souvent les femmes. Leur fréquence augmente souvent pendant l’adolescence, sans doute en lien avec les changements hormonaux. Ces maux de tête durent normalement quelques heures seulement, mais ils peuvent persister parfois pendant plusieurs jours et peuvent même prendre un aspect plus persistant. Ceux et celles qui en souffrent expriment souvent ressentir comme une pression qui fait le tour de la tête, un peu à la manière d’un bandeau. Certain(e)s le décrivent aussi comme un ‘’casque’’ douloureux, qui part de la nuque et remontent jusqu’aux arcades sourcilières. L’inconfort irradie parfois vers la tête, les trapèzes ou la colonne cervicale. Particulièrement d’intérêt : la manifestation des céphalées cervicogéniques est souvent influencée par l’anxiété. Un facteur cervical étant souvent Mon expérience personnelle de la dernière année (pandémie de coronavirus) et celle de plusieurs collègues, c’est de constater une hausse des cas de consultation pour les céphalées de ce type. Avec tous les changements brusques précipitées par la crise sanitaire, le niveau d’anxiété de la population a augmenté globalement. Les incidences de céphalées cervicogénique semble donc avoir crût proportionnellement. Les cervicalgies (maux de cou) et le bruxisme (serrement de dent nocturne), deux autres problématiques musculosquelettiques amplifiées par le stress, peuvent rendre les céphalées de tension plus fréquentes et plus incapacitantes.

Que faire?

Les approches visant à diminuer l’anxiété sont souvent efficaces pour ce type de céphalées. Elles incluent :

  • L’exercice physique

  • La psychothérapie

  • La méditation

  • Les exercices de respiration et de détente

  • Les massages, etc.

En tant que kinésiologue et ostéopathe, je suis évidemment un peu biaisé envers des approches incluant la thérapie manuelle, comme l’ostéopathie et la massothérapie! Pour les céphalées cervicogénique, j'ai eu du succès au fil de ma carrière en combinant des techniques de massages douces et rassurantes du cou et de la tête avec des modalités visant la réduction du stress (principalement, des exercices de respirations, des étirements et des tractions, etc).

Étirement doux de la région cervicale postéro-latérale

Ces méthodes manuelles sont souvent efficaces pour ‘’calmer la tempête’’ et diminuer les symptômes rapidement. J’encourage ensuite la personne à adopter des modalités plus actives, telle que toute forme d’activité physique pratiquée sur une base régulière (au moins 2-3 fois par semaine). En effet, l’exercice, en plus d’avoir des effets positifs sur l’anxiété, apporte aussi de nombreux autres bienfaits pour la santé, dont une diminution de l’incidence et de la sévérité des épisodes de maux de tête. De plus, bonne nouvelle : toute forme d’exercices semble apporter ces bénéfices, donc choisissez simplement l’exercice que vous appréciez le plus et faites-en régulièrement (Ylinen et coll, 2010)! La déshydratation peut aussi causer des maux de tête : visez à boire au moins 2 litres d’eau par jour.

Les migraines

Les migraines sont davantage que des maux de têtes occasionnels. Ce trouble neurovasculaire répandue touche environ 12% de la population adulte en Amérique du Nord. Les symptômes sont souvent de la douleur, des nausées ainsi que de la sensibilité à la lumière ou à toute forme d’exercice pendant les crises. Les migraines obligent régulièrement les gens qui en souffrent à s’absenter du travail, ce qui génère parfois un stress financier indéniable. Pour une petite fraction de gens, les crises peuvent même arriver plus de 15 fois par mois. Les migraines présentent un fort élément lié à l’hérédité. Elles apparaissent souvent lors de la puberté et entraînent alors des épisodes de crises qui sont récurrents (une fois par année jusqu’à une fois par semaine). Elles touchent plus souvent les femmes que les hommes par leurs influences hormonales. Ceux et celles qui en souffrent vivent habituellement plus de crises dans la décennie 35-45 ans. Ces crises sont généralement vécues comme des douleurs modérées à sévères, d’un seul côté de la tête, accompagnée de pulsations et durent de quelques heures à 2-3 jours.

Le nerf trijumeau est impliqué dans les migraines

On sait que les migraines sont causées par une réaction dysfonctionnelle du cerveau qui engendre une relaxation ou une dilatation excessive des vaisseaux sanguins du crâne. Ce phénomène génère une activation mécanique des fibres sensoriel du nerf trijumeaux, ce qui envoie des influx de douleurs au tronc cérébral et aux autres centres de traitement de l’information du cerveau.

Contrairement à la plupart des céphalées cervicogénique, les symptômes liés à la migraine s’amplifie lorsqu’une activité physique est fait en période de crise. Aussi, on est tenté de bouger le moins possible pendant une crise migraineuse.

Que faire ?


De nombreux traitements existent pour ceux et celles vivant avec des migraines. Ceux-ci ont deux visées principales et, idéalement, les patient(e)s souffrant de migraine devraient s’outiller sur ces deux fronts.

1- Arrêter/réduire les symptômes lors d’un épisode de crise

2- Prévenir les futures crises en en diminuant la fréquence, la sévérité et la durée.


Plusieurs médicaments de différentes classes existent pour l’un ou l’autre de ces objectifs. Le médecin déterminera à partir de votre historique et de vos symptômes lequel semble le plus adapté à votre situation. Rappelez-vous qu’il est possible qu’il soit nécessaire d’expérimenter pour trouver la solution qui convient le mieux pour vous.

Plusieurs spécialistes croient que la clef des migraines résiderait davantage dans le développement d’une meilleure médecine préventive. Le développement de nouveaux médicaments connus sous le nom ‘’d’anticorps monoclonaux antagonistes des récepteurs du peptide lié au gène de la calcitonine (anti-CGRP)’’ pourrait bien représenter une étape importante à ce sujet. Ces nouveaux médicaments bloquent l’activité d’une molécule responsable de l’amplification de la douleur et de l’inflammation dans les épisodes de migraines. Ils sont donnés sous forme d’injection une fois par mois et sont extrêmement bien tolérés chez la majorité des gens, avec peu d’effets secondaires associés à leur utilisation.

Les expériences des dernières années ont permis de mettre en lumière que les patients qui utilisaient ce nouveau type de médicament expérimentaient une réduction de la durée et de la fréquence des épisodes de migraines s